1. |
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A Travers la Prairie d'Asphodèles
Malheur ! Je me suis égaré
Parmi les noirs peupliers,
Ce bosquet de saules fanés
Dont la graine rend stérile.
Je fus promptement subjugué
Par son hiératisme scurril
Cet endroit des dieux abhorré
Où mémoire rencontre le passé
Errant dans les immensités humide
De la prairie d'asphodèles
Vagabondant dans l'antichambre du vide
Goûtant sa saveur irréelle
Les ombres s'effraient en ce champ enténébré
D'où nul parfum ne vient conjurer l'anxiété
Impossible de m'éloigner
De mon ombre épouvantée
Perdu dans la prairie cendrée
Terrassé de chagrin tacite
Mon verbe entièrement noyé
Par la clameur du Cocyte
Cet endroit des dieux abhorré
Où mémoire rencontre le passé
Mieux vaut être asservi
Dans les royaumes ravagés
Que de régner ici
Parmi les ombres consumées
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2. |
Elagabalium
06:47
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Elagaballium
C'est sous le regard apeuré
Des mornes statues aquilines
Que fut sauvagement violée
La citée aux sept collines
Le feu perpétuel a expiré
Les livres sibyllins ont saignés
Ecoeurés, les portes vomissent
Le frêle seigneur de la montagne
Précédant son noir immondice
En rampant à la manière d'une aragne
Angoisse du panthéon tremblant,
Pour la demeure du dieu, il érige l'écrin
Immense vampire de marbre blanc
Qui vicie de son ombre les flancs du Palatin
Les ancilles se sont fissurés
Le palladium est terrassé
Les symboles anciens dérobés
Le corps de la vestale possédé
Le feu perpétuel a expiré
Les livres sibyllins ont saignés
...autour du bétyle enivré...
...l’œuvre de chaire des déités...
Vois l'aérolithe sans âge
Se livrer à son pillage
Et entraîner dans son sillage
Jupiter réduit en esclavage
Et le dieu frénétique commence à se gorger
Par tous les orifices de son temple béant
Des cadavres fumant des idoles profanées
Antique essence de l'orient et de l'occident
Le poison de celui qui fut traîné,
De celui qui fut jeté dans le Tibre
N'a de cesse de corrompre la cité
Lointaine agonie du monde libre
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3. |
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La Tristesse du Bien Divin
N'as-tu jamais ressenti
L’exquise ivresse du vide ?
Remède à l’âme pervertie
De ces espérances acides ?
Au détour des coursives torturées,
Des contorsions sordides des exilés,
Trônent sauvagement les filles dolentes
A l'orée de la voie scintillante
...et de nouveau, après les ténèbres,
tu sombreras au cœur de ténèbres plus profondes encore...
« Mon âme est triste jusqu'à la mort ! »
Se lamente l'évangéliste terrifié
Sa foie ne fournissant nul réconfort
Face à l'affliction des oubliés
Les larmes ne seront pas nécessaires,
Vains artifices que les affres acèrent.
La vie ne coulera plus jamais
Laissant l'écorce de l'être pure désormais.
...Lorsque ton esprit vagabonde
Errant dans ces brumes furibondes
Autour des choses défendues
Infiltrant ta nature ingénue...
...Alors que les commandements
N'auront laissé que torpeur
Et que le désespoir lancinant
Assèche le fiel de ton cœur...
...et de nouveau, après les ténèbres,
tu sombreras au cœur de ténèbres plus profondes encore...
Chacun de tes pas t'éloigneras du tourment
Chaque étape de cette grande ascension
C'est de cette voix jaillissante du néant
Que débute le chemin vers la déréliction
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4. |
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Quand Notre Monde a Perdu son Éclat
A l'aube désespérée
Du plus sombre des ages
Les songes hallucinés
Falsifient les présages
L'ombre veille telle un rapace,
Gardienne des lueurs captives
Sur le chemin de la grâce
Hurlant ses promesses lascives
La trompette livide a sonnée
Le deuil des égéries oubliées
Et le cortège des espoirs terrassés
Par la légion des spectres hébétés
Les portes du palais de la renommée
Aux lourds pas du tyran ont tremblées
Et la nuée de chouettes s'est engouffrée
A l’abri de ses méandres glacés
Une lueur pourpre pointe enfin,
Lacère de ses rayons opalins
Les entrailles du monde latin
Baignées du sang des anciens
La couleur a disparue
Les hymnes au loin se sont tues
Les rêves glorieux ont vécus
Cependant, l'angoisse, au visage lointain
Ne cesse de grandir sous l'arc de Constantin
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5. |
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La Gloire des Avatars Déchus
J'ai été la fontaine des filles de Mnémosyne
Perchée à la plus haute cime de l'Hélicon
Assistant sans cesse à leur danse sibylline
En célébrant de leur voix l'auguste Junon
J'ai été le dialecte
De l'effroyable secte
Le verbe maudit du barde
Son antienne criarde
J'ai été le murmure dans les noirs corridors
Planant au sein du palais de la double hache
Agitant la poussière qui recouvre l'ichor
Et qui de son souffle ouvre les tombes avec panache
J'ai été l'aurore
Que l’Éternel abhorre
Les reflets cendrés
Des sources de l'impiété
J'ai été le sordide volute échappé (vérifier genre )
Afin de parcourir l’immensité de l'onde
Plus redoutable encore que le glaive acéré
Dissimulant de son ombre l’île de l'autre monde
J'ai été la couleur
Du chaos originel
Où les dieux ont pris naissance
Au cœur de l'Erèbe éternel
J'ai été la couronne ceignant le front sanglant
De la duplicité devenue chaire
Celui par qui naissent la peur et le tourment
Et qui de ses mensonges a su bâtir l'enfer
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6. |
La Table d'Emeraude
05:03
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La Table d'Emeraude
L'engeance des promesses trahies s'éveille
Elle traque de sa haine les arcanes exhumées
Par le maître des talismans et des merveilles
Des mains décharnées du vieillard arrachées
Le vent m'a porté dans son ventre
La terre m'a nourrie dans son antre
Je broie de mes mains toute la gloire du monde
De mes idées corrompues naissent les ténèbres
J'arpente tel un fou les solitudes funèbres,
Les viscères tordus de ces contrées moribondes
Boire de ce nectar mordoré
Ruisselant des lèvres de Séléné...
Esclave de ce désir entêtant
Je m'éloigne des rivages d'argent...
Alors grandis en moi la flamme que l'horreur sème
Étouffant de sa brise le triste père du telesme
Sa force et sa puissance ne sont plus entières
Il gît dans son orgueil coupé de la terre
Le haut et le bas n'étaient pas même chose
Nous fûmes tous complice de cette anamorphose
Ce qu'il fut dit de l'opération du soleil
Ne sera jamais accompli...ni parachevé...
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7. |
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Tandis que les Parjures se Meurent
Un air résonne au travers des éons
Rampant, sinistre, devant le panthéon
Je me fait maître des fragrances infâmes
Nimbé de ruines, paré de flammes
Tandis que les parjures se meurent
Je choisi le sang pour seigneur
Et tandis que les parjures se meurent
J'admire le funeste vainqueur
Broyer les vestiges inertes des empires,
Echoués aux pieds des idoles de saphir.
Niché au bord d'un vaste soupir,
Je vous devine vivre et gémir
Et je ne ressent plus de peur
Tandis que les parjures se meurent
Et tandis que les parjures se meurent
En hurlant leurs serments sans valeur
Un cri résonne au travers des éons
S'immisce parmis les rêves absconds
Le triste ama de consciences estropiées
A mon approche, s'égaille dans le vide.
Elles détalent telles des vierges couroucées
A la recherche d'une nouvelle égide
Gravitant autour du serviteur blême
Dont les contours ne cessent de pâlirs
Vomissant rancoeurs et anathèmes
Pour le mythe sur le point de mourir
...Tandis que les parjures se meurent
Et que s'essouffle cet âge sans saveurs...
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Ave Tenebrae IDF, France
Ave Tenebrae was founded by Julien Hovelaque (ex-Maleficentia) in 1998. After two Demos in 1999 and 2000, the band came back with a third one entitled "Aux Portes de l'Empyrée". Ave Tenebrae released its first album "Les Chants de Mnémosyne" in 2013 and is currently working on a second effort. ... more
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